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Les Enfants Tyrans

Enfants Tyrans, de plus en plus nombreux….

 

Nous sommes de plus en plus fréquemment confrontés à ce qu’il est convenu d’appeler, l’enfant Tyran.

 

Dans cette situation, l’enfant exerce une domination sur les parents et les autres personnes de son entourage et met en place, ou amplifie, une inversion de la hiérarchie familiale. L’enfant prend progressivement le pouvoir, refuse l’autorité et exerce un chantage affectif.

 

Ce phénomène, qui s’établit à coup de colères incessantes, de spasmes de sanglots... est une phase normale pour l’enfant entre deux et trois ans. Il lui permet de prendre conscience de lui-même, de son entourage, et de sa place dans celui-ci.

 

Les cas qui nous préoccupent se prolongent bien plus loin que cet âge. Nous rencontrons régulièrement des parents dépassés, désarmés, face à leur enfant âgé de 10 à 12 ans. Les appels au secours fréquents à cet âge ne signifient pas qu’entre 3 ans et cette presque préadolescence qui est aujourd’hui précoce, le phénomène n’a pas perduré mais ils signifient surtout qu’à cet âge, après avoir souvent essayé le travail avec les psychologues, l’autorité, et parfois un bienveillant laisser aller au motif qu’il ou elle, est petit(e), les parents commencent à être affolés par un phénomène exponentiel et ce particulièrement lorsque le « bambin » menace, le plus souvent sa mère, de violences ou passe à l’acte. Notons que, dans ces cas où ce qui est en jeu est la Toute Puissance de l’enfant et son refus de la frustration qu’il n’a pas intégré, l’approche psychothérapeutique visant à mettre en avant le fait que l’enfant doit être volontaire, est particulièrement contre-productif, voire destructeur. La première frustration que nous imposons à l’enfant est, pour ce qui nous concerne, de lui imposer notre présence, décidée par ses parents, quel que soit son avis à ce sujet. C’est aussi dans le même temps une des premières réactions fortes des parents qui, à force de subir, perdent la capacité de faire face au quotidien.

 

Cette situation, si elle est difficile pour la famille, est particulièrement insécurisante pour l’enfant qui, testant les limites, ne les rencontre pas en ses parents pour qui garantir sa protection en lui fixant un cadre devrait être la base de leur mission d’éducation. Elle est également particulièrement destructrice en ne préparant pas l’enfant aux frustrations qu’il rencontrera obligatoirement dans sa vie. Enfin, elle peut compromettre son avenir personnel, ou professionnel, en le prédestinant à devenir un adulte tyran, au sein de sa famille ou dans ses relations sociales.

 

Pour les parents, ces troubles du comportement de l’enfant tyrannique, créent également d’énormes souffrances (voir article sur le Burn Out). Tout d’abord un sentiment d’incapacité, élément important dans notre travail car il amène certains parents, principalement des pères, à nier le problème et l’attribuer à d’autres motifs. La peur est également présente, notamment pour les mères qui sont violentées. Ce phénomène est connu, puisqu’il s’agit du syndrome du parent battu, dans lequel, à force d'insultes, de menaces voire de coups, les parents se retrouvent terrorisés et dans l'incapacité d'agir.

 

Ces situations ne nous sont pas étrangères et nous sommes habitués à les traiter. Coachés, les parents parviennent dans la plupart des cas, même quand tout a échoué auparavant, à reprendre le dessus pour le bien de tous, le plus souvent en un nombre de séances limité.

 

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